❝ hénin-liétard ❞

GALA POMME&ZÉPHYR.

13 novembre. Qu'a fait papa, maman, qu'a t-il dit ? Vous vous aimiez tant, vous embrassant devant ma personne, vous pavanant devant chaque passant vous enviant. Je refuse d'admettre que cet abruti entre avec autant de facilités dans ta vie. Tu m'avais promi, je t'ai stupidement cru. Tu savais que j'aimais Zéphyr, ce mariage perturbe notre amour passionné, notre amour enflammé. Je pensais pouvoir te donner ma confiance, que tu allais te priver, pour ta fille, pour préserver la relation que tu entretenais avec moi, Gala Pomme Hénin-Liétard. Tu as choisi mon prénom, tu m'as maintes fois répété que je comptais le plus pour toi, mais en ces quelques jours, tu as gâché ces misérables années. Je ne pourrai te le pardonner, je ne pourrai l'effacer. Tu m'as causé trop de mal, de perte, t'en rends-tu compte ? À quoi bon t'écrire cette imbécile lettre ? Tu me mettrais une gifle à la première occasion venue, tu ne la liras pas, préférant directement la jeter. Cette page en restera là, j'émets un trop plein de colère, de déception, voire même de souffrance. Je m'en excuse, je ne peux éviter ce passage. À bientôt, si je daigne revenir à toi. Papa remplit pour le moment le bon rôle d'un père. Je ne sais comment finir cette ébauche, comme j'aime à l'appeler. Un simple au revoir te suffira, me tromperai-je ?

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« tu déconnes ? », s'écria Stacy. « s'il te plaît, c'est déjà assez dûr comme ça. je te dis que je l'ai vu, il marchait sur le trottoir opposé, une baguette de pain à la main », soufflai-je. « mais ça crève tellement les yeux que tu l'aime, tu vas finir par me rendre jalouse » Je riais de pleines dents par sa remarque hilarante. En soi, c'en était pathétique, je vous l'accorde. Toutefois, elle me calmait, m'apaisait, me faisait respirer de ma matinée à la librairie. C'était une cliente que j'avais appris à connaître comme il fallait, dont je recommandais les plus beaux livres. Mes collègues me répétaient qu'elle et moi ne pourrions jamais, au grand jamais, être amies. D'après eux, nos différences restaient trop grandes. Toujours étant que pour moi, notre amitié avait un avenir. « au fait, t'as trouvé quelqu'un, toi ? » Elle ne me répondit rien, mais je ne la connaissais pas encore assez pour deviner ce qui se passait dans sa tête. Je retournais alors à mon travail, l'ignorant une nouvelle fois. D'un côté, je pensais ce que mes collègues me disaient. À part se demander des questions futiles, inutiles, de bêtes questions, il n'y avait rien, pas une invitation. On ne sortait pas en boîte aller se détendre ensemble, on ne s'envoyait pas un texto, pas un mail, on ne se parlait pas sur msn, on n'était pas amies sur facebook. Au fond, c'est vrai, cette amitié ne durera pas, on deviendra simple connaissance, je le sais, ça se voit. « tu continue tes études pour monter ta librairie ? » On ne se tenait que rarement au courant de notre évolution de vie. Désespérée, j'allais en réserve trier, ranger quelques livres. Elle faillit me suivre, je lui dis clairement non, ce n'était en aucunement son travail, elle n'en avait pas le droit. C'était invraisemblable. J'étais sûre que je l'avais froissé, qu'elle était partie, et qu'elle ne reviendrai qu'une semaine plus tard. Quels mots faut-il utiliser avec elle ?